Pour mes premières créations, je me suis servi des pelotes héritées de ma grand-mère ou de ma mère. Dès le départ en effet, mon budget ne me permettait pas d’acheter des fils de laine à prix neuf. J’ai découvert assez vite que ma boutique de vêtements d’occasion préférée vendait aussi des pelotes et du matériel de tricot.
Cherchant des couleurs en particulier, je me suis aperçu qu’il fallait revenir souvent pour tomber sur la bonne couleur et le bon diamètre de fil. En même temps, c’est ce que j’adore faire : fouiner, trouver des trésors. Car les trésors ont une histoire…comme un vieux meuble ou une vieille maison. De fil en aiguille (si je puis dire !), je me suis prise au jeu de la collection de couleurs, et je suis franchement devenue boulimique ! C’est ce qui me permet à présent de créer presque tout ce que je veux, avec des nuances quasiment infinies. Je n’aurais jamais pu faire cela avec des pelotes neuves, qui plus est, fabriquées dans des conditions parfois douteuses, à coup de produits toxiques et de main d’œuvre bon marché…et oui, il n’y a pas que la fast-fashion ! il y a la yarn-fashion ! (cf. dreamact.eu : laine bio ou éthique, ça existe?)
Alors certes, mes pelotes ne sont que rarement issues d’animaux ou de matières végétales saines (telles que : mouton, angora, alpaga, mohair, coton, bambou, lin…), mais plutôt de l’industrie chimique (polyester, acrylique), souvent mélangées à des laines naturelles. Mais elles ont le mérite d’être utilisées, au lieu de finir précocement leur vie à la déchetterie. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui l’upcyclage (ou upcycling), et cette pratique me convient bien, en ce qu’elle permet de réunir les conditions pour travailler à moindre frais, et dans un esprit éthique. Je l’ai toujours pratiqué dans les autres domaines de la vie, par souci d’économie, et de respect de l’environnement. Cependant, si on me permettait financièrement de travailler avec des laines neuves, naturelles, fabriquées et teintées artisanalement, et dans une aire géographique protégée, je le ferais aussi !
Mais l’autre bonne surprise avec la récup’, c’est qu’elle agit comme source d’inspiration. Je découvre des pelotes aux teintes surprenantes, qui se révèlent être formidables pour imiter des éléments de la nature, et ce sont bien souvent elles qui me guident vers une création. J’ai récemment trouvé des pelotes fabriquées en poil de chameau : comment mieux imiter la teinte de cet animal quand je plancherai sur son modèle ? Pour toutes les raisons que je viens d’évoquer, je pense pouvoir qualifier mon travail d’ « éco-responsable », et je vous invite à en faire de même !