Mar 10, 2025 | Cheminement
C’est l’année de mes 50 ans
Il n’y a plus de montagne à gravir, plutôt à redescendre…
C’est le temps de m’aimer davantage et de me comprendre. De m’apporter un peu plus de douceur et d’attention après en avoir accordé tant autour de moi
C’est le temps de dire au-revoir à la jeune femme, et d’accueillir la vieille femme, l’une et l’autre qui se donnent la main, qui se passent le relais de la vie qui court
C’est une fin et un commencement
Le moment d’accepter d’habiter un nouveau corps, d’embellir un peu plus mon âme. Laisser de côté les faux-semblants
C’est le temps de l’acceptation et de la paix. Avec moi, avec mes qualités et mes défauts, mes erreurs et mes talents. Avec les autres, avec le monde tel qu’il est
C’est le temps de dire merci. D’être ce que je suis, au dehors et au dedans
D’être ici et maintenant, simplement.
Avr 5, 2024 | Cheminement
À la base, j’ai plutôt une piètre estime de moi. Comme beaucoup d’entre nous, je me suis construite avec l’idée de n’être jamais « assez ceci », ou bien d’être « trop cela », autrement dit, jamais à la « bonne place », ni « comme il faut ». À savoir d’où viennent ces sentiments et ces interprétations de soi n’est pas le sujet dont j’ai envie de parler ici, mais plutôt de leurs conséquences sur ma vie d’adulte, et surtout sur la construction d’une vie « professionnelle ».
Enfant, j’ai eu la chance d’avoir des parents compréhensifs et aimants qui m’ont laissé explorer un minimum de mes talents, surtout le dessin et la danse. Ces passions m’ont permis de garder la tête hors de l’eau. Mais l’adolescence a été très rude et l’insertion dans le monde des adultes et de la vie « professionnelle » un cauchemar. Je ne trouvais pas « ma voie » comme on dit. J’ai passé plus de temps dans ma vie à admirer d’autres personnes, dans des domaines divers, qu’à considérer mon propre potentiel. Et de fait, je ne me donnais pas le droit d’en avoir, ou je considérais que je n’avais pas à prendre la place de quelqu’un d’autre, sans doute plus doué que moi.
La bonne nouvelle, c’est que cette logique négative prend fin, petit à petit… Plusieurs moments clés et rencontres m’y ont aidée : des psychothérapeutes, des lectures, des amies… Et finalement ce n’est que très récemment qu’un déclic s’est produit à l’intérieur de moi, comme une petite étincelle réunissant toutes les prises de conscience et les tourments de ma vie passée : UNE PLACE, ÇA SE PREND ! Et croire en soi, s’aimer, personne d’autre que soi-même ne peut mieux le faire ! Les personnes que l’on admire, bien souvent, n’ont pas attendu une motivation et des compliments extérieurs pour s’investir dans un projet !
J’ai donc réfléchi à ce qui me faisait le plus vibrer ces dernières années, et j’ai clairement mis en lumière le désir de pratiquer une activité artisanale, en accord avec mes valeurs et avec la douceur du monde de l’enfance. J’ai beaucoup travaillé pendant trois ans, pour améliorer ma technique et créer mes premiers modèles, jusqu’à ce que se pose la question fatidique : « alors, j’y vais ou j’y vais pas ? »
Et c’est là que déboule ma partenaire communication-marketing ! Romy (kaloncom.bzh), c’est ma coach en estime de soi ! Elle est venue m’aider à poser les fondements techniques et psychologiques de mon entreprise : créer un site internet plus ambitieux que celui que j’imaginais, apprendre à utiliser les supports numériques, se dévoiler dans un blog, montrer son visage… Au passage, j’ai dû dépoussiérer quelques croyances bien utiles pour s’auto-saboter, du genre : « vendre des produits et faire de la pub pour cela, c’est vendre son âme au diable… »
Aujourd’hui, je me sens enfin en paix avec tout cela. J’ai accepté la stratégie marketing comme une aubaine pour apporter mon expertise dans un domaine où il y a un besoin et une envie. J’apprends que communiquer sur ce qui me fait vibrer, c’est me faire plaisir à moi comme aux autres.
Avec ces quelques confidences, j’espère aussi contribuer au mieux-être de beaucoup de personnes qui ont traversé les mêmes épreuves et qui sont sur le chemin du retour vers un soi authentique et lumineux.
Quelques lectures qui ont éclairé mon chemin :
- Sur la difficulté de se valoriser quand on a un cerveau qui ne fonctionne pas selon une certaine norme (le terme « surdoué » utilisé par l’auteur n’a pas le sens d’être plus « intelligent » que d’autres): Monique de Kermadec, l’Adulte surdoué : apprendre à faire simple quand on est compliqué, et La femme surdouée : double différence, double défi, aux éditions Albin-Michel.
- Sur la difficulté de choisir une voie professionnelle : Barbara Sher, Je ne veux pas choisir ! : guide de survie à l’usage des explorateurs, multipotentiels…, aux éditions Hêtre-Myriadis.
Sep 24, 2023 | Cheminement, Création
Depuis quelques années, je suis contrainte de déménager régulièrement, pour suivre les pérégrinations professionnelles de mon conjoint. Autant dire qu’avec des centaines de pelotes de laine à déplacer, ce n’est pas ce qu’il y a de plus commode ! Mais depuis deux ans, nous avons pu nous stabiliser en centre-Bretagne, dans un lieu très inspirant et dans une maison spacieuse. J’ai pu m’aménager un petit espace de travail sur la mezzanine de l’étage, sous une fenêtre de toit, bénéficiant ainsi d’une franche lumière.
D’où que l’on soit, on peut admirer par les fenêtres de la maison des espaces naturels, des arbres, des collines, et surtout, des animaux…la belle affaire quand on aime les tricoter pour les enfants ! ainsi, je suis parfois dehors à les photographier ou les dessiner, pour mieux en percer les mouvements intérieurs, les humeurs, les couleurs…C’est le point de départ de mes modèles, que je complète parfois par des lectures et des descriptions dans des livres « savants ». Ensuite, ce sont souvent des dizaines d’heures de travail à tricoter, détricoter, réaliser et peaufiner des schémas, afin d’obtenir la forme désirée. Si le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances, je laisse de côté, et le temps fait son oeuvre, pour m’offrir en temps voulu la compréhension plus profonde de l’animal… Force est de constater que les enfants ont une grande affinité avec les animaux, surtout domestiques. Combien de « nounours », de poneys, de licornes, et autres créatures de l’arche, apportent-elles le réconfort dans la journée, ou la tête sur l’oreiller ? C’est que l’animal ne parle pas au mental, mais à notre âme, siège de notre univers émotionnel. Pour cela, les enfants, moins déformés que ne le sont les adultes par leur éducation, mais aussi moins « aboutis » dans la formation de leur cerveau, savent se connecter à ce monde des émotions brutes qu’ils ont en commun avec l’animal. Du simple réconfort, l’objet-animal évolue avec le développement de l’enfant, et devient un support de jeu plus narratif. C’est le moment de vivre des histoires, de se raconter à travers eux, de libérer des émotions ! Combien je me suis passionnée à observer ou simplement écouter mes enfants galoper dans leurs mondes imaginaires, enrichis de leurs propres jouets fabriqués ! (ce thème, d’une infinie richesse, fera l’objet d’un prochain article) C’est aussi la raison pour laquelle je propose des modèles d’animaux de tailles et de formes différentes pour s’adapter aux différents besoins de l’enfant, en fonction de leur âge. Prudence donc dans vos réalisations. Avant trois ans, il faudra veiller à ne pas concevoir des jouets trop petits et surtout avec des petits éléments cousus susceptibles de se décrocher !
Sep 24, 2023 | Cheminement
J’ai 48 ans et je me décide enfin à me lancer dans l’aventure de la transmission de mon savoir-faire et de mes idées. Un long chemin… un cheminement intérieur plus exactement.
C’est un passage, la quarantaine, dit-on…une éclosion ! si tout se passe bien… C’est l’aboutissement de mes réflexions, de mes prises de conscience, la maturation de mes vécus, de mes expériences. Les couleurs du chagrin, de la joie, de la satisfaction ou de l’insatisfaction, ont fini par modeler ce que je suis aujourd’hui, prête à balayer les jugements et les peurs.
Mais le mystère n’est pas grand : le lien à la création a toujours été présent en moi : d’abord un parcours artistique au lycée, puis une année de Beaux-Arts, ensuite un parcours universitaire en histoire de l’art, et enfin des emplois comme animatrice pédagogique et guide de musée. En parallèle, j’ai toujours tenté de maintenir mon lien au dessin et à la peinture, au bricolage, bref, à mes vraies passions d’enfant. Je tournais autour du pot, du beau en fait…alors, ne sachant quelle direction prendre réellement, j’ai quitté mon univers professionnel, et j’ai restauré une maison avec des matériaux écologiques, puis une deuxième, et surtout, les enfants sont arrivés…trois. Tempête…retrouvailles. Avec le fameux « enfant intérieur ».
Trop consciente de ce qui m’avait abîmée dans mon propre parcours, j’ai voulu offrir une éducation « différente » à mes enfants. Le « hasard » m’a placée sur le chemin d’une école Steiner-Waldorf, et j’ai eu le coup de foudre pour l’univers doux et respectueux du jardin d’enfant : jouets et mobilier en bois, laine, tissu… la connaissance plus approfondie du contenu éducatif est venue plus tard. J’ai fait confiance, et mon aîné s’y est épanoui. Puis, nous avons dû déménager, et n’ayant pas d’école équivalente dans notre périmètre, nous avons fait le choix de l’école à la maison (IEF). Une autre aventure…dont je reparlerai certainement à une autre occasion.
Dans le même temps, convaincue depuis longtemps des méfaits de la surconsommation et de l’usage de matériaux toxiques et polluants, j’ai fait « la guerre » (diplomatique !) aux mamies et autres « personnes-bien-intentionnées-gâteuses », pour éviter que mes enfants ne soient environnés de plastique et de jouets inutiles. Bon, autant le dire tout de suite, je n’ai pas pu tout éviter ! Mais dès que j’ai eu un peu de temps et d’énergie, j’ai essayé de me consacrer à la création de jouets cousus ou tricotés, qui avaient clairement la préférence de mes enfants. Pour cela, je me suis procuré quelques rares livres édités en français. Ils m’ont servi de tremplin et de ré-apprentissage du tricot. Ma mère m’a aidée et j’ai ainsi pu renouer avec les gestes ancestraux que je pouvais observer dans mon enfance, et, sans nul doute, qui me fascinaient.
C’est avec une grande fierté que je confectionne aujourd’hui des jouets et des objets de décoration que j’offre le plus souvent, et que je commence à proposer à la vente. Ce sont des modèles que je ne trouvais pas dans les livres ou sur internet, ce qui m’a obligé à les créer moi-même. Un défi, une joie de faire et d’accomplir ! Mais si le fruit de mes années de recherche et de travail peut permettre à présent à des mamans, des papas, des grands-parents, des enseignants… et à des enfants ! de créer de jolis objets à leur tour, ma joie ne peut qu’en être grandie ! Alors, à vos aiguilles !