Déc 2, 2024 | Création
Chaque année, à l’automne, je recommence à confectionner des crèches, dont le modèle varie parfois, mais dont l’esprit ne change pas. J’aime créer des crèches, car au-delà de son appartenance religieuse, c’est une source de réconfort et de sagesse inépuisables…
En réalité, elle s’est nourrie de mythes et de contenus philosophiques bien plus anciens que les temps chrétiens, et dont la portée est universelle. Dans les temps que nous traversons, il est clair qu’elle a encore et toujours des choses à nous dire, et sans doute en aura t-elle encore dans les temps futurs…Dans ma vie personnelle j’en retiens plusieurs aspects, et me nourris de ses qualités spirituelle et symbolique chaque année.
D’abord, elle m’évoque l’attente d’un enfant, d’une vie nouvelle, réelle ou symbolique, dans la joie et la patience. C’est l’enfant que j’étais, que je suis, que je serai à nouveau, accueilli dans l’amour par mes parents. Qu’il soit perceptible ou non, cet amour est à chercher au fond de soi, et pas seulement à l’extérieur de soi.
Et puis, au plus profond de l’hiver, au coeur de la saison que les celtes appelaient « sombre », la lumière et l’amour sont toujours présents, si l’on y porte une attention consciente. Dans la grotte ou l’étable, le réconfort nous attend.
Noël c’est aussi un retour vers soi, et dans le même temps, un cadeau offert au monde. J’ai la possibilité de renaitre chaque année, selon la loi du cycle des saisons, pour être dans le vrai et le bon, au profit de tous. Ces qualités sont tapies au plus profond de soi au moment de Noël, comme la graine qui concentre son énergie dans la terre, dans le noir, avant de germer au printemps en pleine lumière.
Enfin, la crèche m’évoque la douceur, l’amour, la bienveillance que je mérite. Les Rois me célèbrent et m’offrent des dons, que je me dois d’honorer à mon tour tout au long de ma vie, avec force et courage (le boeuf et l’âne).
Et tout ce chemin, que nous avons tous l’opportunité de parcourir, peut se vivre avec la fraîcheur, la naïveté et la pureté de l’agneau. Quand bien même il serait rattrapé par la peur, il trouverait refuge et protection auprès de son bon berger…
Joyeux Noël à toutes et tous!
Sep 24, 2023 | Cheminement, Création
Depuis quelques années, je suis contrainte de déménager régulièrement, pour suivre les pérégrinations professionnelles de mon conjoint. Autant dire qu’avec des centaines de pelotes de laine à déplacer, ce n’est pas ce qu’il y a de plus commode ! Mais depuis deux ans, nous avons pu nous stabiliser en centre-Bretagne, dans un lieu très inspirant et dans une maison spacieuse. J’ai pu m’aménager un petit espace de travail sur la mezzanine de l’étage, sous une fenêtre de toit, bénéficiant ainsi d’une franche lumière.
D’où que l’on soit, on peut admirer par les fenêtres de la maison des espaces naturels, des arbres, des collines, et surtout, des animaux…la belle affaire quand on aime les tricoter pour les enfants ! ainsi, je suis parfois dehors à les photographier ou les dessiner, pour mieux en percer les mouvements intérieurs, les humeurs, les couleurs…C’est le point de départ de mes modèles, que je complète parfois par des lectures et des descriptions dans des livres « savants ». Ensuite, ce sont souvent des dizaines d’heures de travail à tricoter, détricoter, réaliser et peaufiner des schémas, afin d’obtenir la forme désirée. Si le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances, je laisse de côté, et le temps fait son oeuvre, pour m’offrir en temps voulu la compréhension plus profonde de l’animal… Force est de constater que les enfants ont une grande affinité avec les animaux, surtout domestiques. Combien de « nounours », de poneys, de licornes, et autres créatures de l’arche, apportent-elles le réconfort dans la journée, ou la tête sur l’oreiller ? C’est que l’animal ne parle pas au mental, mais à notre âme, siège de notre univers émotionnel. Pour cela, les enfants, moins déformés que ne le sont les adultes par leur éducation, mais aussi moins « aboutis » dans la formation de leur cerveau, savent se connecter à ce monde des émotions brutes qu’ils ont en commun avec l’animal. Du simple réconfort, l’objet-animal évolue avec le développement de l’enfant, et devient un support de jeu plus narratif. C’est le moment de vivre des histoires, de se raconter à travers eux, de libérer des émotions ! Combien je me suis passionnée à observer ou simplement écouter mes enfants galoper dans leurs mondes imaginaires, enrichis de leurs propres jouets fabriqués ! (ce thème, d’une infinie richesse, fera l’objet d’un prochain article) C’est aussi la raison pour laquelle je propose des modèles d’animaux de tailles et de formes différentes pour s’adapter aux différents besoins de l’enfant, en fonction de leur âge. Prudence donc dans vos réalisations. Avant trois ans, il faudra veiller à ne pas concevoir des jouets trop petits et surtout avec des petits éléments cousus susceptibles de se décrocher !