J’ai 48 ans et je me décide enfin à me lancer dans l’aventure de la transmission de mon savoir-faire et de mes idées. Un long chemin… un cheminement intérieur plus exactement.

C’est un passage, la quarantaine, dit-on…une éclosion ! si tout se passe bien… C’est l’aboutissement de mes réflexions, de mes prises de conscience, la maturation de mes vécus, de mes expériences. Les couleurs du chagrin, de la joie, de la satisfaction ou de l’insatisfaction, ont fini par modeler ce que je suis aujourd’hui, prête à balayer les jugements et les peurs.

Mais le mystère n’est pas grand : le lien à la création a toujours été présent en moi : d’abord un parcours artistique au lycée, puis une année de Beaux-Arts, ensuite un parcours universitaire en histoire de l’art, et enfin des emplois comme animatrice pédagogique et guide de musée. En parallèle, j’ai toujours tenté de maintenir mon lien au dessin et à la peinture, au bricolage, bref, à mes vraies passions d’enfant. Je tournais autour du pot, du beau en fait…alors, ne sachant quelle direction prendre réellement, j’ai quitté mon univers professionnel, et j’ai restauré une maison avec des matériaux écologiques, puis une deuxième, et surtout, les enfants sont arrivés…trois. Tempête…retrouvailles. Avec le fameux « enfant intérieur ».

Trop consciente de ce qui m’avait abîmée dans mon propre parcours, j’ai voulu offrir une éducation « différente » à mes enfants. Le « hasard » m’a placée sur le chemin d’une école Steiner-Waldorf, et j’ai eu le coup de foudre pour l’univers doux et respectueux du jardin d’enfant : jouets et mobilier en bois, laine, tissu… la connaissance plus approfondie du contenu éducatif est venue plus tard. J’ai fait confiance, et mon aîné s’y est épanoui. Puis, nous avons dû déménager, et n’ayant pas d’école équivalente dans notre périmètre, nous avons fait le choix de l’école à la maison (IEF). Une autre aventure…dont je reparlerai certainement à une autre occasion.

Dans le même temps, convaincue depuis longtemps des méfaits de la surconsommation et de l’usage de matériaux toxiques et polluants, j’ai fait « la guerre » (diplomatique !) aux mamies et autres « personnes-bien-intentionnées-gâteuses », pour éviter que mes enfants ne soient environnés de plastique et de jouets inutiles. Bon, autant le dire tout de suite, je n’ai pas pu tout éviter ! Mais dès que j’ai eu un peu de temps et d’énergie, j’ai essayé de me consacrer à la création de jouets cousus ou tricotés, qui avaient clairement la préférence de mes enfants. Pour cela, je me suis procuré quelques rares livres édités en français. Ils m’ont servi de tremplin et de ré-apprentissage du tricot. Ma mère m’a aidée et j’ai ainsi pu renouer avec les gestes ancestraux que je pouvais observer dans mon enfance, et, sans nul doute, qui me fascinaient.

C’est avec une grande fierté que je confectionne aujourd’hui des jouets et des objets de décoration que j’offre le plus souvent, et que je commence à proposer à la vente. Ce sont des modèles que je ne trouvais pas dans les livres ou sur internet, ce qui m’a obligé à les créer moi-même. Un défi, une joie de faire et d’accomplir ! Mais si le fruit de mes années de recherche et de travail peut permettre à présent à des mamans, des papas, des grands-parents, des enseignants… et à des enfants ! de créer de jolis objets à leur tour, ma joie ne peut qu’en être grandie ! Alors, à vos aiguilles !