Depuis quelques années, je suis contrainte de déménager régulièrement, pour suivre les pérégrinations professionnelles de mon conjoint. Autant dire qu’avec des centaines de pelotes de laine à déplacer, ce n’est pas ce qu’il y a de plus commode ! Mais depuis deux ans, nous avons pu nous stabiliser en centre-Bretagne, dans un lieu très inspirant et dans une maison spacieuse. J’ai pu m’aménager un petit espace de travail sur la mezzanine de l’étage, sous une fenêtre de toit, bénéficiant ainsi d’une franche lumière.

D’où que l’on soit, on peut admirer par les fenêtres de la maison des espaces naturels, des arbres, des collines, et surtout, des animaux…la belle affaire quand on aime les tricoter pour les enfants ! ainsi, je suis parfois dehors à les photographier ou les dessiner, pour mieux en percer les mouvements intérieurs, les humeurs, les couleurs…C’est le point de départ de mes modèles, que je complète parfois par des lectures et des descriptions dans des livres « savants ». Ensuite, ce sont souvent des dizaines d’heures de travail à tricoter, détricoter, réaliser et peaufiner des schémas, afin d’obtenir la forme désirée. Si le résultat n’est pas à la hauteur de mes espérances, je laisse de côté, et le temps fait son oeuvre, pour m’offrir en temps voulu la compréhension plus profonde de l’animal… Force est de constater que les enfants ont une grande affinité avec les animaux, surtout domestiques. Combien de « nounours », de poneys, de licornes, et autres créatures de l’arche, apportent-elles le réconfort dans la journée, ou la tête sur l’oreiller ? C’est que l’animal ne parle pas au mental, mais à notre âme, siège de notre univers émotionnel. Pour cela, les enfants, moins déformés que ne le sont les adultes par leur éducation, mais aussi moins « aboutis » dans la formation de leur cerveau, savent se connecter à ce monde des émotions brutes qu’ils ont en commun avec l’animal. Du simple réconfort, l’objet-animal évolue avec le développement de l’enfant, et devient un support de jeu plus narratif. C’est le moment de vivre des histoires, de se raconter à travers eux, de libérer des émotions ! Combien je me suis passionnée à observer ou simplement écouter mes enfants galoper dans leurs mondes imaginaires, enrichis de leurs propres jouets fabriqués ! (ce thème, d’une infinie richesse, fera l’objet d’un prochain article) C’est aussi la raison pour laquelle je propose des modèles d’animaux de tailles et de formes différentes pour s’adapter aux différents besoins de l’enfant, en fonction de leur âge. Prudence donc dans vos réalisations. Avant trois ans, il faudra veiller à ne pas concevoir des jouets trop petits et surtout avec des petits éléments cousus susceptibles de se décrocher !